Au début de la jeune colonie, les gens devaient faire plusieurs milles pour se rendre à la mission de Lambton. Pendant l’hiver 1850, la première visite de paroisse fut faite par le révérend Narcisse Godbout.

En fin d’année 1856, on construisit une mission 15 pieds par 15 afin que le curé puisse y résider et confesser. La messe serait dite une fois par mois dans la grande maison de Louis Paradis, père. Ainsi le 20 janvier 1857, le Saint-Sacrifice fut célébré pour la première fois dans le canton d’Aylmer.

En 1869, il fallut construire un presbytère puisque la population désirait un curé permanent. De plus, il fallait ajouter une grange et un hangar, bâtisses indispensables à la campagne. Le frère du curé de Lambton, le révérend Charles Hallé fut nommé premier curé de cette jeune paroisse. Dès le premier dimanche d’octobre de cette année-là, il chantait la première grand-messe dans la modeste chapelle.

Une guerre intestine, qui a duré plus de vingt ans, avait empêché la construction de l’église à cette époque. En 1885, la grande majorité des contribuables, appuyés par la Fabrique, présentèrent une requête afin de former une paroisse légale sous l’invocation de Saint-Sébastien d’Aylmer et une deuxième auprès de l’Archevêque pour la construction de l’église. Lors d’une assemblée générale, sept syndics furent nommés : Damas Fortier, Jean Audet, Edouard Dallaire, Edouard Lapierre, Joseph Duquette, Ferdinand Godbout et Ludger Lemieux. Ce dernier en fut nommé président. Un nouveau curé, M. Louis Nadeau vint remplacer M. Samuel Garon qui avait des divergences d’opinion avec les syndics.

Par soumission, l’entreprise de M. Augustin Audet de Saint-Gervais accepta de construire l’église pour la somme de 15 600.00$. Au printemps 1887, on commença les travaux sans le maître d’œuvre occupé par la construction de celle de Matane. Toute l’année, on travailla fort dans la communauté, d’abord pour déplacer la vieille chapelle, ensuite pour couper le bois de charpente et de sciage. À l’hiver, la mort de l’entrepreneur, M. Audet, retarda un peu les travaux. Le second de ses fils, Edmond, accepta de continuer l’œuvre de son père. Il fit si vite et si bien que le 14 novembre 1889, l’église était livrée au culte.

Tout le monde avait finalement travaillé ensemble, dans un même but.