Objet : Retour sur la Visite Pastorale dans l’Unité Missionnaire Beauce-Sud
Chers paroissiens et paroissiennes de l’Unité Missionnaire Beauce-Sud,
La paix soit avec vous ! C’est avec joie et reconnaissance que je m’adresse à vous aujourd’hui pour partager quelques échos de ma récente visite pastorale parmi vous, qui s’est déroulée principalement du 6 au 12 février dernier, avec quelques rencontres additionnelles prévues en avril qui ont dû être reportées à la suite du décès du pape François et des conséquences qui se sont ensuivies pour moi. Ces journées passées au cœur de vos communautés ont été pour moi une occasion privilégiée d’écoute, de partage, de prière et de discernement à vos côtés.
Je tiens tout d’abord à vous exprimer ma profonde gratitude pour l’accueil chaleureux que vous m’avez réservé partout où je suis passé. J’ai été profondément touché par la vitalité de votre foi, votre générosité et votre engagement admirable au service de vos communautés locales et de l’Unité Missionnaire.
Au fil des nombreuses rencontres avec les employés, les marguilliers, les membres des CCOL, les catéchètes, les diacres, les équipes pastorales, les bénévoles d’organismes ecclésiaux et communautaires, les jeunes et tant d’autres paroissiens, j’ai pu constater la richesse de votre vie ecclésiale. J’ai été tout particulièrement réjoui par :
Un engagement laïc remarquable : Votre dévouement dans les multiples services (accueil, administration, entretien, liturgie, catéchèse, soutien aux plus démunis) est le signe d’une Église vivante où chacun prend sa part de responsabilité.
Une belle créativité et résilience : Face aux défis, vous faites preuve d’imagination pour animer vos milieux, trouver des sources de financement (collectes, concerts, Comptoir du clocher, etc.) et maintenir des liens fraternels forts.
Des initiatives missionnaires porteuses : Le parcours Alpha, les Maisonnées, les cellules d’évangélisation, le Club du Cœur de Jésus, les catéchèses familiales, l’accueil et l’intégration progressive des nouveaux arrivants, le souci des personnes en fin de vie (Maison Catherine de Longpré) ou des plus démunis (Assiettée beauceronne) sont autant de signes d’espérance d’une Église qui cherche à rejoindre les gens là où ils sont.
Une collaboration croissante : Le travail en Unité Missionnaire, malgré les défis de la distance et des habitudes passées, porte des fruits en termes de partage, d’entraide et de vision commune.
Je n’ignore pas non plus les défis et les préoccupations que vous m’avez partagés avec franchise et lucidité. Nous sommes conscients de la diminution de la pratique religieuse, de la baisse des revenus et du nombre de bénévoles, des difficultés à rejoindre les jeunes générations et les familles souvent surchargées, et de la complexité de la transmission de la foi dans notre société actuelle. L’avenir de nos bâtiments, parfois patrimoniaux et coûteux à entretenir, suscite des questionnements légitimes. La charge qui pèse sur les prêtres et le besoin de relève à tous les niveaux sont aussi des sujets d’inquiétude. Les questions sur la liturgie, notamment concernant les célébrations dominicales de la Parole et la communion eucharistique, ont été abordées avec passion et diversité d’opinions. Les défis de communication pour que l’information circule bien dans une unité aussi vaste sont également réels.
Face à cette réalité parfois complexe, je vous invite à ne pas céder au découragement. Le Seigneur est à l’œuvre au milieu de nous ! Comme je l’ai rappelé lors de nos échanges, le cœur de notre mission demeure de favoriser la rencontre personnelle avec Jésus-Christ et d’annoncer la Bonne Nouvelle. Cela nous appelle à :
• Investir dans l’accompagnement : Particulièrement auprès des familles, en leur proposant des parcours de formation et de croissance dans la foi qui intègrent les sacrements comme des étapes signifiantes.
• Privilégier la formation : Pour tous les baptisés, afin que chacun puisse approfondir sa relation au Christ et devenir un disciple missionnaire dans son milieu de vie.
• Pratiquer la synodalité : Continuer à développer cette culture de l’écoute mutuelle, du dialogue et de la coresponsabilité entre les prêtres, les diacres, les personnes mandatées et tous les baptisés, pour discerner ensemble les chemins d’avenir.
• Gérer la croissance plutôt que la décroissance : Accompagner avec soin les nouvelles pousses de vie chrétienne tout en gérant avec lucidité et transparence les réalités de la décroissance structurelle, notamment en ce qui concerne le parc immobilier (les outils comme le carnet de santé et le plan directeur immobilier sont essentiels pour cela).
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Vos demandes spécifiques adressées aux services diocésains ont été bien notées. Elles concernent le soutien liturgique et sacramentel, la formation, l’administration, les finances, le soutien technique, le personnel ecclésiastique et les communications. Soyez assurés qu’elles seront prises en compte. Concernant la question des célébrations dominicales de la Parole et de la communion, une consultation diocésaine importante a eu lieu le 15 mars dernier pour éclairer le discernement à venir. Un suivi est en cours.
Chers amis, l’avenir de l’Église dans la Beauce-Sud se construit aujourd’hui, avec vous. Je vous encourage à persévérer dans la prière, l’engagement et la fraternité. Continuez à être des témoins joyeux de l’Évangile, attentifs les uns aux autres et ouverts à l’action de l’Esprit Saint. N’oublions pas de prier pour les vocations sacerdotales et religieuses issues de nos propres familles et communautés.
En vous redisant ma gratitude pour ces jours de grâce passés avec vous, je vous assure de ma prière et de mon soutien. Que le Seigneur et vous garde dans son amour et sa paix.
Avec mon affection et ma bénédiction pastorale,
+ Gérald C. Card. Lacroix
Archevêque de Québec